lundi 26 mars 2018
Monsters Don't Cry, de Shane McKenzie
Le titre de ce roman (qu'on peut rendre en français par "ça pleure pas, un monstre") laisse entendre le contraire de ce qu'il affirme; ce faisant, le lecteur semble orienté vers quelque chose d'assez classique puisque déjà lu (ou vu en film) de nombreuses fois: derrière la monstruosité se cache l'humanité, formule peut-être inaugurée par le Frankenstein de Mary Shelley. Natasha est une jeune fille prisonnière de son domicile, sous la garde de parents quelque peu déséquilibrés. Ajoutons que Natasha est difforme et présente un retard mental accusé, très accusé même, si j'ose dire, par sa mère, actrice ratée, nymphomane dépravée qui rejette sur sa fille (et sur le reste du monde) sa significative dose de haine et de dégoût. Hormis l'amour que lui porte son père, Natasha n'a pas de contact avec le monde extérieur et ne connaît de celui-ci que des magazines de mode et les cassettes du feuilleton dans lequel, jadis, sa mère a joué.
Natasha veut un Prince charmant.
À la suite de circonstances particulières (vous noterez bien que je fais exprès de ne pas tout dire), Natasha quitte sa maison, se retrouve dehors, cherche son prince. Bruno, étudiant en difficulté, vend de la drogue pour le compte de la fascinante, nymphomane et psychopathe Matilda. La rencontre de Bruno avec un flic nouveau venu sur le campus va rompre l'équilibre de l'accord passé entre dealer et boss. Cette dernière se met en quête de son ancien employé; on se doute bien que ce n'est pas pour lui remettre une lettre de licenciement rédigée en bonne et due forme. Prenant la fuite, Bruno va faire la rencontre de Natasha.
C'est loin d'être fini, évidemment, mais ce que je crois important de souligner, c'est que Monsters Don't Cry est un jeu de masques posés et retirés par les uns et les autres ou, si l'on préfère, un jeu de cache-cache entre fiction souhaitée et réalité inéluctable. Les monstres ne sont pas aussi monstrueux qu'on pourrait le croire, effectivement, dans la mesure où sera faite, dans cette histoire, la distinction entre l'amoralité virginale de Natasha et l'immoralité des autres, coupables d'avoir en quelque sorte inventé des fictions qu'à différents égards, ils n'assument pas. Shane McKenzie, lui, maîtrise parfaitement son texte, que ce soit dans les scènes d'horreur ou dans l'étude de ses personnages. Outre l'étalage récréatif de gore, j'ai éprouvé une saine satisfaction vicieuse devant son refus d'orienter son protagoniste Bruno sur une route toute tracée (qui eût été trop évidente pour ne pas devenir une fiction suspecte) de dépassement de soi.
samedi 24 mars 2018
jeudi 22 mars 2018
lundi 19 mars 2018
samedi 17 mars 2018
care, ma gnôle
Le vieux se pissait dessus dans son fauteuil roulant, au milieu de la
pièce vide. Il avait la tête on ne savait trop où, comme d'habitude.
Tout le monde, médecins, personnel infirmier, les aides-soignants, tout
le monde avait emmené vers la nouvelle unité HygiaCare les patients et
les stocks de médicaments pas encore périmés mais pour une raison
étrange, personne n'avait fait attention à lui. À l'extérieur,
l'éco-administrateur du Care allait donner le signal au chef de l'équipe
de démolition. Celui-ci tendait la main vers le détonateur lorsque
l'autre s'exclama: "Flûte, on a oublié monsieur Sunderland!
— Quoi?!
— Sunderland, chef. Un vieux sur la fin. Pas de famille, pas d'amis.
— On va le chercher, monsieur l'administrateur?
— Ce serait de l'acharnement thérapeutique... Il était au bout du rouleau, vous comprenez... Du rouleau de pq, comme il disait parfois, quand il avait un éclair de lucidité...
— C'est votre décision, au final. Votre ordre. Moi, j'exécute, hein, c'est tout."
L'administrateur braqua sur le manar ses yeux de fouine cocufiée.
"Ce ne serait pas éco-hygiénique, de le maintenir comme ça dans sa souffrance..."
Là-haut, Paul Sunderland constata un changement brusque dans l'apparence de l'univers. Le voile se souleva.
— Quoi?!
— Sunderland, chef. Un vieux sur la fin. Pas de famille, pas d'amis.
— On va le chercher, monsieur l'administrateur?
— Ce serait de l'acharnement thérapeutique... Il était au bout du rouleau, vous comprenez... Du rouleau de pq, comme il disait parfois, quand il avait un éclair de lucidité...
— C'est votre décision, au final. Votre ordre. Moi, j'exécute, hein, c'est tout."
L'administrateur braqua sur le manar ses yeux de fouine cocufiée.
"Ce ne serait pas éco-hygiénique, de le maintenir comme ça dans sa souffrance..."
Là-haut, Paul Sunderland constata un changement brusque dans l'apparence de l'univers. Le voile se souleva.
jeudi 15 mars 2018
parade
Aujourd'hui, je suis allé à la mairie pour des paperasses. Tout s'est bien passé, simplement: je précise qu'en repartant, j'ai lâché une caisse dans le hall, au niveau de l'accueil.
J'ai la parade si on veut me causer des misères avec ça: c'était dû à
la baisse de pression atmosphérique, comme n'importe quel baromètre en
état de marche le confirmera en ce jour. Baisse de pression = sphincter
relâché = météorisme accru.
De
même, en cas de hausse de la pression atmosphérique, le sphincter se
rétracte, ce qui entraîne des flatulences dans les aigus.
Vous voyez, c'est simple.
mercredi 14 mars 2018
dimanche 11 mars 2018
Daniel Balavoine était le double inversé de Claude François. L'un ne
pouvait survenir médiatiquement avant le départ de l'autre. "J'veux
mourir malheureux", chante le frère du "chanteur malheureux". Par
ailleurs, vitesse, électricité, modernisme, décès brutal sont communs
aux deux, marqués par Uranus, corps gouvernant le signe du Verseau.
vendredi 9 mars 2018
jeudi 8 mars 2018
Si vous voulez, je peux faire parolier pour du métal. J'ai déjà des titres:
1. Décimation froide de la classe de contact impro.
2. Paisible crémation au napalm des arbres plantés contre le terrorisme.
3. Miction vérolée contre la Grande Arche de la Défense.
4. Largage lubrique d'étrons sanguinolents sur la pyramide du Louvre.
5. Bukkake blennorragique sur la prof de yoga.
6. Heil Framatome!
(7. Bonus track: Victoire du gonocoque gaulois sur salope hippie californienne.)
1. Décimation froide de la classe de contact impro.
2. Paisible crémation au napalm des arbres plantés contre le terrorisme.
3. Miction vérolée contre la Grande Arche de la Défense.
4. Largage lubrique d'étrons sanguinolents sur la pyramide du Louvre.
5. Bukkake blennorragique sur la prof de yoga.
6. Heil Framatome!
(7. Bonus track: Victoire du gonocoque gaulois sur salope hippie californienne.)
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