Lorsque
ce film de Bruno VeSota sortit en 1958, il fallut en réduire la
durée à la demande de Robert A. Heinlein qui, en 1951, avait écrit
The Puppet Masters, roman dont l'intrigue ressemblait
étrangement à celle de The Brain Eaters première mouture.
Dégrossi, le film y fait un peu moins penser. Les producteurs (Ed
Nelson, lui-même acteur principal, et Roger Corman, non crédité au
générique) n'eurent pas d'autre choix que de s'exécuter sous la
menace d'un procès pour plagiat intenté par Heinlein. Le problème
fut réglé à l'extérieur des tribunaux : l'auteur du fameux
Stranger in a Strange Land reçut cinq mille dollars
(américains) en guise de dédommagement.
The
Brain Eaters se laisse regarder en une soixantaine de minutes. Je
ne sais pas ce que cela aurait donné dans la version initialement
prévue mais en l'occurrence, cela me semble suffisant. Dans une
petite ville de l'Illinois, Riverdale (ça n'existe pas que dans les
Archie Comics!), une vague de meurtres se combine à la découverte
en forêt d'une structure métallique d'origine semble-t-il non
humaine. Elle est indestructible, on ne sait pas à quoi elle sert,
son intérieur est constitué d'un enchevêtrement de conduits. Les
meurtres sont effectivement liés au problème. Des parasites
d'origine inconnue (du moins au début) s'emparent des humains en
pénétrant à l'arrière de la nuque, modifiant ainsi leur
comportement. En fait de mangeurs de cerveaux, cela dit, il faut se
résigner à un énième titre ronflant : à peine ai-je vu une
espèce de bout de mou parasitaire se faire proprement (non, vraiment
proprement) disséquer dans un laboratoire. La section tranchée se
met alors à ramper d'elle-même ; elle anticipe vaguement les
espèces de petits étrons prenant le contrôle de l'humanité dans
un film de Cronenberg, Frissons (Shivers ou encore The
Parasite Murders, They Came from Within pour la version
originale).
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Ici, c'est plutôt les mangeurs d'avant-bras gauches. |
Alors
que l'emprise des parasites s'étend et que la ville se
retrouve coupée du monde, quelques individus, comme on dit, tentent
d'organiser la résistance. Je précise de suite que les acteurs, la
plupart du temps, jouent comme des pieds et que le choix de certains
plans est pour moi une énigme. Je me permets d'ajouter que le
scénario lui-même (Est-ce dû au redécoupage du film ?)
comporte, selon moi, des incohérences difficilement négligeables.
Il s'avère que les parasites en question ne sont pas d'origine
extra-terrestre mais terrestre, ils remontent du sol, plus exactement
de la couche géologique marquant le Carbonifère. Dotés d'une
grande intelligence (je veux dire : pour de petites moumoutes
surmontées d'antennes bricolées à base de cure-pipes), ces êtres
justifient leur prise de pouvoir par le désir de donner à
l'humanité une civilisation de zombies d'où toute violence serait
désormais exclue. Le problème, c'est qu'un peu plus tôt dans
l'intrigue, un médecin nous apprend, suite à l'examen d'un cadavre
de « possédé », que même s'il ne s'était pas fait
tirer dessus, il serait mort en quarante-huit heures maximum à cause
de l'acide sécrété par son parasite ! Et puis il y a ce
savant rescapé d'une expédition disparue cinq ans plus tôt, qui
fait sa réapparition à proximité de la structure en tire-bouchon.
Il s'est évadé ? On l'a laissé partir ? Je l'ignore mais
dans la structure en question, un autre membre de l'expédition,
contrôlé lui aussi mais apparemment en bonne santé, informe nos
héros résistants du fin mot de l'histoire puis disparaît dans un
nuage de fumée. Pour faire bref, les Moumoutes de l'Apocalypse
seront détruites grâce à l'électricité.
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Ils sont pas méchants, ils veulent jouer! |
Tourné
avec un budget riquiqui, joué sans trop de conviction, dépourvu le
plus souvent de tension véritable (sauf, si l'on peut dire, lors de
l'électrique conclusion), The Brain Eaters tentera de se
rattraper en jouant la carte de la suggestion et non celle de la
monstration (cette dernière étant de toute manière plus récente,
suite aux progrès de l'imagerie et de la feignantise
narratologique). Malgré tous ces défauts (ou à cause d'eux), c'est
un nanar regardable. Un dernier point : l'acteur incarnant
l'autre membre de l'expédition n'est autre que Leonard Nimoy
(orthographié « Nemoy » dans le film). On ne le voit
donc que sur la fin. Difficile à reconnaître, c'est sa voix qui
permet de l'identifier. Live long and prosper !
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Surtout, prendre un air dégagé. |
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Want some, bro? |
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C'est bien la dernière fois que je fais la corvée de gogues! |
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