jeudi 6 juillet 2017

The Dedalus Book of the 1960s, de Gary Lachman

The Dedalus Book of the 1960s est le premier ouvrage, paru en 2001, de Gary Lachman, connu également sous son nom de scène Gary Valentine, guitariste, membre fondateur de Blondie. D'autres livres signés Lachman n'ont pas tardé à suivre. Leur point commun est de dégager une constante dans le rapport ésotérisme/occultisme et pop culture, à l'instar des recherches et créations menées par PacômeThiellement et Thomas Bertay.

Lachman reconnaît bien volontiers que, trop jeune à l'époque, il n'a pas réellement connu l'aventure des années 60 mais qu'il en capté ce que donnaient les médias et la littérature. Parvenu à l'âge adulte au cours des années 70, il a eu accès aux vestiges de ce qu'il nomme une Atlantide contreculturelle. La métaphore est tout à fait valable, peut-être encore plus que ce qu'il croit. Le sens d'un passé marqué par de Grands Anciens peut s'entendre de plusieurs manières : il y a ceux de la décennie elle-même : Leary, Lennon, Watts, Ginsberg, Manson, La Vey, etc, mais il y a également toutes les racines ésotériques et occultistes récupérées, ou redécouvertes, par les années 60. C'est ainsi que dans l'ouvrage de Lachman sont plusieurs fois mentionnés Lovecraft, Tolkien et Crowley.

Qu'ils soient « anciens » des sixties ou pères fondateurs de la littérature fantastique d'expression anglaise, le point commun qui s'exprime à travers ces manifestations est un intérêt irrépressible pour l'occultisme et le mysticisme. Ici, il est important de souligner que Lachman, sous prétexte d'avoir en quelque sorte loupé le coche, aurait très bien pu se livrer à un exercice d'hagiographie. Il n'en est rien, et c'est un des points forts du livre : la conservation d'un équilibre entre la délectation et la distanciation critique (non dénuée d'humour). Lachman révèle qu'à la sortie de son ouvrage, il a été plus d'une fois critiqué pour avoir, si l'on veut, torpillé cette folle décennie et fortement assombri le tableau. Son approche est en réalité beaucoup plus mesurée ; si j'ose dire, Lachman n'a pas la posture angéliste consistant à cautionner le satanisme (ou ce qui, alors, passa pour tel).

Personnellement, j'en suis ressorti avec la conviction, déjà bien des fois assurée, que les États-Unis, et en particulier son propre « occident », la Californie, étaient un terrain propice à la manifestation de phénomènes de nature hadale (comme il me semble le voir dans le roman de Richard Laymon The Cellar). Une nouvelle Atlantide, et qui connaîtra le destin de la précédente. Ce n'est pas, cela dit, la conclusion de Lachman (qui se penche également sur la situation au Royaume-Uni). Mon avis n'engage que moi.

The Dedalus Book of the 1960s est à la fois un regard personnel, le fruit d'une réflexion bien informée mais aussi, plus simplement, une très bonne entrée en matière pour tout lecteur désireux de mieux comprendre les années soixante à la fois dans leurs chatoiements les plus enchanteurs et leurs ressorts les plus obscurs ou les moins évidents.  

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